Le 2020-06-15 09:00:00, Algérie: réouverture de l’Algérie aux investissements étrangers
La loi de finances complémentaire pour 2020, publiée au Journal officiel du 4 juin 2020, a modifié le cadre juridique des investissements étrangers en Algérie dans le but de faciliter ces investissements dans le pays. Cette loi tant attendue met en œuvre les principaux changements suivants: (i) l’abrogation de la règle 51/49 (sauf pour le commerce de détail et les secteurs stratégiques); (ii) l’abrogation du droit de préemption de l’Etat sur les opérations de fusions et acquisitions étrangères relatives aux sociétés algériennes; et (iii) l’abrogation des restrictions d’accès aux financements étrangers.
ABROGATION DE LA RÈGLE 51/49
Depuis 2009, les investissements directs étrangers en Algérie sont soumis à la règle «51/49» exigeant la création d’une société locale dont au moins 51% du capital social est détenu par des actionnaires nationaux (c’est-à-dire soit des citoyens algériens résidant en Algérie). ou sociétés algériennes dont les actionnaires sont tous résidents de nationalité algérienne) pour pouvoir exercer des activités liées à la production de biens, de services et d’importations. Cela signifiait que l’investisseur étranger ne pouvait pas détenir plus de 49% du capital social, ce qui était considéré par beaucoup comme limitant les opportunités d’investissement.
La loi de finances complémentaire pour 2020 (modifiant la loi de finances pour 2020) limite l’application de la règle 51/49 aux (i) activités commerciales; et (ii) les activités stratégiques relatives aux secteurs suivants:
- activités minières (à l’exclusion des carrières de produits non minéraux);
- les activités pétrolières et gazières en amont et en aval, y compris l’exploitation du réseau de pipelines;
- les activités de distribution d’électricité et de réseau de transport;
- les activités militaires et de défense placées sous le contrôle du ministère de la Défense nationale;
- chemins de fer, ports et aéroports; et
- les industries pharmaceutiques, à l’exception des investissements liés à la fabrication de produits innovants essentiels à forte valeur ajoutée, nécessitant une technologie complexe et protégée, destinés au marché local et à l’exportation.
Toutes les autres activités liées à la production de biens et services qui ne relèvent pas de l’un des secteurs stratégiques susmentionnés ne sont donc plus soumises à la règle 51/49, et seront ouvertes à l’investissement direct étranger sans aucune obligation de s’engager partenariat avec un parti local.
ABROGATION DU DROIT DE PRÉEMPTION DE L’ÉTAT
La loi de finances complémentaire pour 2020 abroge le droit de préemption de l’Etat sur toute vente directe ou indirecte d’actions d’une société algérienne à ou par une entité étrangère (article 51).
Toutefois, tout transfert d’actions par un actionnaire étranger à une autre entité étrangère d’une société algérienne exerçant l’une des activités stratégiques énumérées ci-dessus sera soumis à l’autorisation du gouvernement algérien (article 52).
Toute vente d’actifs par une entité étrangère à un résident de nationalité algérienne est considérée comme une importation de biens ou de services et est donc soumise à la réglementation des changes (article 52).
Ces dispositions seront complétées par des ordres à émettre.
DROIT D’UTILISER LE FINANCEMENT ÉTRANGER
La loi de finances complémentaire pour 2020 abroge l’obligation de (i) utiliser les financements locaux pour financer les investissements étrangers; et (ii) demander l’autorisation du gouvernement d’utiliser des financements étrangers pour des investissements stratégiques pour les entreprises algériennes (article 54).
Cela vise à accroître le recours aux financements étrangers en Algérie.
Comments
Loading…