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L’Algérie mérite mieux…

الجزائر تستأهل أفضل…

Actuexpress Le 2021-07-04 02:56:00, L’Algérie mérite mieux…

Publié: 04 juillet 2021 0:56 GMT

Mise à jour : 04 juillet 2021 à 04h50 GMT

Khairallah Khairallah

La nomination par le président Abdelmadjid Tebboune de l’ancien ministre des Finances Ayman bin Abdelrahman pour former le nouveau gouvernement en Algérie n’est qu’une nouvelle tentative de réhabilitation du système existant depuis 1965, date de la prise du pouvoir par Houari Boumediene trois ans après la date de l’indépendance.

Est-il possible de réhabiliter le système algérien, qui repose sur l’institution militaire dans l’orbite de laquelle gravitent les gouvernements ?

Une telle question se pose à la lumière des récentes élections législatives, au cours desquelles le Front de libération nationale, l’ancien parti au pouvoir, s’est imposé, suivi du Mouvement islamiste de la société pour la paix (Hamas), qui aspirait à jouer un rôle dans la formation le gouvernement.

Le « Hamas » y aspirait après les indications de Tabun qu’il pourrait être utilisé pour passer l’étape difficile que traverse l’Algérie. Le parti a estimé que la crise dans laquelle vit le pays oblige le président de la république, qui n’est qu’une façade pour l’establishment militaire, à recourir aux islamistes pour couvrir le boycott populaire des élections. Le taux de ce boycott était de 77 pour cent. Le chiffre reflète la profondeur de la crise que traverse l’Algérie, une crise qui se situe entre ce qu’il faut entendre par l’urgence de trouver une réconciliation entre le peuple algérien d’une part et le régime en place d’autre part. La vérité est qu’il faut plus qu’une réconciliation. La nécessité d’un changement en profondeur aborde tous les concepts existants.

L’establishment militaire a pu dans la dernière période redresser sa situation. Avec ses capacités, elle a enfin redonné de la considération à l’ancien ministre de la Défense Khaled Nizar et au général Mohamed Mediene (Tawfiq), qui fut l’homme fort du pays pendant des années étant donné qu’il était responsable du renseignement militaire d’une part et avait des dossiers sur toutes les personnalités du pays.

Ayman bin Abdul Rahman formera bientôt son gouvernement. Le gouvernement sera un gouvernement de spécialistes, ce qui laisse penser que le président de la République est prêt à suivre une nouvelle approche qui est loin du favoritisme et de la corruption. Malheureusement, cela ne signifierait pas grand-chose, simplement parce que le régime est toujours au plus profond de lui.

En termes plus clairs, le gouvernement des spécialistes ne signifie pas une transformation radicale qui indique que le régime est capable d’effectuer une révision globale qui conduit à une confrontation audacieuse des causes réelles de la crise algérienne, qui est la crise d’un système qui ne peut pas être réhabilité.

c’est tout. Si le régime avait pu se réhabiliter, les Algériens n’auraient pas boycotté les élections législatives, et ils n’auraient pas auparavant boycotté le référendum constitutionnel, ni les élections présidentielles qui ont amené Abdel Majid Tebboune, un bureaucrate terne, à le poste de Président de la République.

L’Algérie possède une ressource humaine très importante. La plupart des diplomates algériens sont hautement qualifiés au niveau international. Mais en même temps, l’Algérie reste prisonnière d’un régime qui refuse de se développer, et est même incapable de le faire.

Cela n’empêche pas de reconnaître que le régime a des capacités étonnantes dans le domaine d’inventer des solutions qui vont obliger à reconsidérer sa composition et la réconciliation avec le peuple algérien… et à changer son mode de pensée basé sur le fait que l’Algérie est une puissance régionale. Le régime estime que l’Algérie est qualifiée pour un rôle hors de ses frontières, notamment une attaque contre le voisin marocain à travers un outil tel que le « Polisario » et une cause fabriquée comme l’affaire du Sahara…

Ce qui se passe actuellement en Algérie, à travers la formation d’un gouvernement de spécialistes, ou d’un gouvernement de technocrates, est une autre manœuvre. Par cette manœuvre, le régime vise à prouver qu’il n’est pas encore en faillite, ni intérieurement ni régionalement. Il s’agit d’un régime en faillite qui n’a pas l’audace de déclarer faillite. Remplacez cela par le report de la déclaration de faillite. On ne sait pas combien de temps cela va durer, mais il est certain que le recours à bin Abdul Rahman pour former un gouvernement de personnes apolitiques ne sera ni avancé ni retardé.

Ce dont l’Algérie semble avoir besoin, c’est plus un miracle qu’autre chose. Il faut d’abord un miracle pour se débarrasser du nœud du Maroc, et il faut d’abord un miracle pour admettre que le régime doit s’occuper des Algériens avant de dépenser de l’argent dans de fausses batailles hors de ses frontières, des batailles du genre de celles qui mènent une guerre d’usure contre le Maroc en fabriquer la question du Sahara, qui ne trompe plus personne.

L’armée algérienne a pu intervenir à temps pour empêcher un infirme comme Abdelaziz Bouteflika d’obtenir un cinquième mandat présidentiel en 2019. Le chef d’état-major Ahmed Gaid Salah est intervenu et a contraint Bouteflika à démissionner. Par ailleurs, il détenait autour de lui des personnes de haut rang qui exerçaient les pouvoirs du président de la République, dirigé par Saïd Bouteflika, frère de l’ancien président algérien.

Ces militaires, qui avaient eu recours en 1998 à la préparation de l’élection d’Abdelaziz Bouteflika à la présidence de la république en avril 1999, ont eu recours à lui après l’avoir laissé tomber il y a vingt ans après la mort de Houari Boumediene fin 1978. Ils n’ont pas reprocher à cette époque que la succession de Boumediene soit à l’officier Chadli Bendjedid Il possédait de l’ancienneté sur ses collègues ayant le grade de colonel, sachant qu’il ne possédait aucune qualification politique.

A chaque fois que les choses changent en Algérie, il s’avère qu’elles n’ont pas changé et que tout reste pareil. Un gouvernement technocratique ne résoudra aucun problème interne en Algérie. Le pays, qui possède de grandes richesses qu’il refuse de développer et d’investir, restera captif des prix du pétrole et du gaz. Il restera pratiquement prisonnier de l’establishment militaire qui refuse de renoncer au pouvoir et se contente de placer des civils, comme Abdel Majid Tebboune, au premier plan.

Sur le plan extérieur, l’institution militaire restera prisonnière de l’illusion du pouvoir régional et de la rhétorique appelant au droit à l’autodétermination des peuples, tout en faisant commerce de ce droit. Un tel comportement ne mènera l’Algérie nulle part, d’autant plus que c’est la langue des chiffres qui parle. Les Algériens ont boycotté les dernières élections à 77 pour cent. Un tel boycott signifie une chose. Cette chose, c’est la nécessité d’un nouveau régime qui se réconcilie d’abord avec les Algériens. Ces gens se sont soulevés contre Bouteflika pour obtenir Abdel Majid Taboun. L’Algérie mérite mieux que ça… ne serait-ce qu’un petit peu.

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Cet article exprime l’opinion de l’auteur et ne reflète pas nécessairement l’opinion d’Irm News

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