Le 2021-02-22 09:00:00, Les Algériens célèbrent l’anniversaire du mouvement de protestation avec de nouveaux rassemblements | Actualités des protestations
Des milliers de personnes se rassemblent à Alger et ailleurs pour marquer deux ans depuis le début d’un mouvement de masse qui a renversé le président de longue date.
Des milliers de manifestants ont défilé dans la capitale algérienne et dans les villes du pays pour commémorer deux ans depuis le début des manifestations de masse qui ont culminé des semaines plus tard avec le départ du président de longue date Abdelaziz Bouteflika.
Les manifestants du centre d’Alger ont scandé lundi des slogans contre les puissants militaires du pays et le président Abdelmadjid Tebboune alors qu’ils marchaient vers l’emblématique bâtiment de la Grand Poste.
«Nous ne sommes pas ici pour célébrer, nous sommes ici pour exiger votre départ», disait une pancarte.
Les points de contrôle de sécurité ont créé des embouteillages dans toute la ville, avec des contrôles d’identité effectués autour de points d’éclair clés. Plusieurs arrestations ont été effectuées.
La police a tenté d’empêcher les manifestants de se rassembler autour de la Grand Poste, épicentre des manifestations contre Bouteflika.
Ailleurs dans le pays, des marches ont eu lieu lundi notamment à Annaba, Oran, Sétif et Mostaganem, selon des témoins et des comptes rendus sur les réseaux sociaux.
Origines du mouvement
Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue le 22 février 2019 pour protester contre la candidature de Bouteflika à un cinquième mandat, malgré son état de santé défaillant.
L’octogénaire a cédé à la pression publique, annonçant début avril sa décision de démissionner après 20 ans au pouvoir.
Mais les manifestations ne se sont pas arrêtées. Les gens ont continué à organiser des rassemblements sur une base hebdomadaire pour exiger une refonte complète du système politique.
L’armée, considérée par beaucoup comme l’arbitre du pouvoir, a résisté aux demandes de changement populaires, poussant de l’avant avec une élection présidentielle en décembre 2019, qui a vu Tebboune élu avec un taux de participation record d’un peu moins de 40%.
Des manifestants dans le centre d’Alger ont scandé des slogans contre l’armée et le président [Ramzi Boudina/Reuters]
« Les mêmes personnes âgées »
Les manifestants n’avaient suspendu les marches qu’en mars dernier en raison des restrictions relatives aux coronavirus, mais des appels ont circulé sur les réseaux sociaux pour un retour dans les rues à partir de lundi.
À la veille de l’anniversaire, Tebboune a annoncé un remaniement gouvernemental limité, dans le but de parer à de nouveaux rassemblements.
Le remaniement a vu peu de changements majeurs de la part de Tebboune, qui était autrefois Premier ministre sous Bouteflika.
Parmi les personnes retenues figurent le Premier ministre Abdelaziz Djerad et le ministre de la Justice Belkacem Zeghmati, considérés comme un symbole de la répression judiciaire de l’Algérie contre les manifestants et les militants de l’opposition.
Tebboune a également signé un décret de dissolution du parlement, ouvrant la voie à des élections anticipées, pour lesquelles aucune date n’a encore été fixée.
Les manifestants n’avaient suspendu les marches qu’en mars dernier en raison des restrictions relatives aux coronavirus, mais des appels ont circulé sur les réseaux sociaux pour un retour dans les rues à partir de lundi [Ramzi Boudinar/Reuters]Dans un geste d’apaisement jeudi, Tebboune a annoncé des grâces qui ont conduit jusqu’à présent à la libération de près de 40 militants pro-démocratie, dont la figure de l’opposition Rachid Nekkaz et le journaliste Khaled Drareni, qui est devenu un symbole de la lutte pour une presse libre.
Zaki Hannache, un militant de 33 ans, a déclaré que les partisans du Hirak n’étaient pas impressionnés par le remaniement du président et son appel à des élections législatives anticipées.
«Le remaniement ne m’intéresse pas, ce sont les mêmes personnes âgées. Même chose avec le parlement, les nouveaux [deputies] fonctionnera, comme le régime actuel, pour leurs propres intérêts, pas pour le peuple », a-t-il déclaré.
Mardi dernier, des milliers d’Algériens se sont rassemblés dans la ville de Kherrata, dans le nord du pays, où la première grande manifestation a éclaté en 2019 contre la candidature de Bouteflika à un cinquième mandat présidentiel.
Comments
Loading…