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Les hommes de Bellevue sur la guerre d’Algérie : un début prometteur et une suite froide

Les hommes de Bellevue sur la guerre d'Algérie : un début prometteur et une suite froide

Actuexpress.net Le 2021-06-18 10:48:45, Les hommes de Bellevue sur la guerre d’Algérie : un début prometteur et une suite froide

Gérard Depardieu : Une grande stature dans un film confus (Thierry Rouge/AFP)

Une fête familiale est prise d’assaut par Bernard (Gérard Depardieu), pour remettre un cadeau au célèbre. Quiconque assiste à une réunion de famille s’attend à de la joie et des souvenirs, ou des désaccords et des conflits, et des « hamz et des labyrinthes ». L’entrée soudaine du géant, et ses questions sur les morts qui ne sont pas là, sur une guerre sans nom, et sur d’autres choses, et le choc désagréable qu’il a causé au public, tout cela suffit à fournir le film, dès son début , à l’ambiance survoltée, attise la curiosité, et prépare la réception. Mais cela s’estompe rapidement, et au lieu de l’excitation vient une certaine apathie, un sentiment de détachement de ce qui se passe à l’écran.

« Hommes », du Belge Luca Bellevue, portant le slogan « Sélection officielle du Festival de Cannes 2020 », est actuellement à l’affiche dans les salles françaises. Un film français, basé sur le roman du même titre (2009) de Laurent Mouvenier, sur la guerre d’Algérie du point de vue de ses participants, 40 ans après sa fin. Aborder la guerre d’Algérie d’un point de vue français est rare au cinéma, tant le sujet crée encore de la confusion, et reflète des sensibilités mutuelles entre les deux parties, et un profond malaise chez chacune d’elles, ce qui rend la réalisation d’un film qui traite de n’importe quel aspect de cette guerre une attraction en soi. Si l’on y ajoute le nom d’un réalisateur connu et de grands acteurs, les éléments semblent alors avoir été complétés pour réaliser un film à la hauteur de l’événement, dans la forme et le fond.

Cela n’a pas été entièrement atteint. Après une introduction froide et lente, malgré la scène pleine de secrets, qui promet de dévoiler progressivement le récit, « Men » entre dans un va-et-vient sans fin, entre passé et présent, évoquant des événements et des souvenirs, certains d’entre eux ayant lieu dans la guerre, certains d’entre eux avant et après. Des positions superposées, entourées d’ambiguïté et de confusion. Alors que les scènes se déroulent chronologiquement en parallèle entre les soldats en Algérie (le passé), avec un focus sur Bernard et son cousin Rabo (Jean-Pierre Darussin), et des extraits de la vie des deux personnages et de la famille (le présent ), la narration dépend de la voix du personnage (Voix off) Il explique – sur un ton théâtral chargé de chagrin – certains de ses sentiments et secrets.

Dans la première scène, lorsque la grande famille célèbre la naissance de Solange (Catherine Fru), tout le monde est repoussé par Bernard qui remet à sa sœur le précieux cadeau. Il est presque sans abri, marginalisé et vit de leurs allocations, alors où a-t-il obtenu ce qu’il a acheté ? Il y a un discours qui annonce la haine, cachée pour les uns et ouverte aux autres. Il demande où sont les morts, ceux qui ont péri à la guerre ; Et de la France abandonnant les Algériens qui travaillaient avec elle. Il insulte Saïd (Fred Larby), qui est présent à la fête, car il ne le considère pas comme un Arabe car il est venu avec les Français, et agresse sa famille.

Un Flashback (Flashback) retrace le personnage d’un jeune Bernard (Joan Zimmer, dans une performance remarquable) et de son cousin Rabo (Edouard Solbes) et leurs journaux intimes avec des membres d’un bataillon militaire isolé dans les montagnes algériennes, dans une guerre qu’ils sont dessinés dans. Certains y croyaient, mais d’autres y étaient contraints, tandis qu’un troisième y était indifférent, le considérant comme un simple poste au service de la France. Ce n’était pas la guerre elle-même qui préoccupait le récit, mais son effet psychologique sur les individus, basé sur des événements qui mettent en évidence la brutalité et les atrocités françaises, et la réaction correspondante parfois des combattants locaux (la scène de la mutilation du corps du médecin français ). Aussi, comment les soldats passent leur temps en courtes vacances, entre rester éveillé tard et s’amuser et les filles, et rivaliser pour l’amour et la bêtise, comme une sorte de soulagement, après la cruauté de leurs journées.

L’incapacité des personnages, Bernard par exemple, à s’exprimer, leur repli sur leur douleur, et le fait qu’ils gardent souvent pour eux leurs sentiments, notamment face à la cruauté des militaires français envers les villageois civils, ont laissé sur eux des traces qui ont été pas effacés après le retour, ou au contraire, ils ont été complètement effacés du dessin précédent. Bernard était isolé de son entourage, et vivait marginalisé par des souvenirs douloureux qu’il n’a raconté à personne, tandis que son parent Rabo la considérait comme une étape et une fin, et décida – contre son gré – de l’effacer de sa mémoire, et de se plonger dans le vie de sa communauté villageoise.

Les hommes ne se sont pas penchés sur le dessin de ces deux personnages, mais ont intensifié son intérêt pour la scène de la jeunesse en Algérie, et comment ils ont vécu la guerre, malgré les performances, les décors et les attitudes traditionnelles et parfois fabriquées qu’il a montrées. Alors que si l’accent était mis sur l’après-guerre, et son impact disparate sur les deux personnages, le film aurait semblé plus innovant. Il y a une froideur accablante dans les scènes, faisant plusieurs plans qui demandent de la sympathie, de la solidarité et de l’absorption, comme la scène de début, qui semble artificielle et loin de trace, quelques minutes après. Les histoires des soldats et leurs vies attendues, telles que la brutalité avec les habitants, une tentative de viol d’une fille algérienne et le meurtre d’un jeune garçon, tout cela semblait avoir été vu des dizaines de fois, dans la façon dont ils étaient présenté.

Le film n’abordait pas non plus clairement la relation du jeune Bernard avec la riche française, surtout après leur retour d’Algérie. Il aurait pu être traité de plus près avec eux, pour ressentir leurs émotions, l’impact de leur différence de classe et les effets de la guerre sur leur psychisme, et donc sur leur relation après leur retour. Tout cela restait confus et peu clair. Les événements sont restés loin de tout impact émotionnel, en raison de l’utilisation exagérée de la voix du narrateur, ce qui explique les motivations et les sentiments sous-jacents du personnage.

« Les hommes » semblaient projeter, cinématographiquement, ce récit qui en était tiré, plutôt que de le communiquer au spectateur à travers l’image et le langage cinématographiques. Peut-être serait-il plus utile de le lire, et d’imaginer ses héros et leurs lieux, d’autant que la décoration n’a pas aidé à évoquer un sentiment d’appartenance, ni dans les casernes militaires, ni dans les maisons des villageois algériens, ni dans la nature (le film a été tourné au Maroc), donc tout semblait complexe et artificiel. Même les acteurs, ils étaient plus grands que leurs rôles.

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