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Macron admet que la France a assassiné la figure de proue de l’indépendance algérienne | Nouvelles de l’histoire

Macron admet que la France a assassiné la figure de proue de l'indépendance algérienne |  Nouvelles de l'histoire

Le 2021-03-03 09:00:00, Macron admet que la France a assassiné la figure de proue de l’indépendance algérienne | Nouvelles de l’histoire

Le président Emmanuel Macron a admis pour la première fois que des soldats français avaient assassiné un haut responsable de l’indépendance algérienne, puis couvert sa mort dans la dernière reconnaissance par Paris de ses crimes de l’époque coloniale.

Macron a rencontré quatre des petits-enfants d’Ali Boumendjel et a admis «au nom de la France» que l’avocat avait été arrêté, torturé et tué à Alger le 23 mars 1957, a annoncé mardi son bureau.

Les autorités françaises avaient précédemment affirmé qu’il s’était suicidé pendant sa détention, un mensonge que sa veuve et d’autres membres de sa famille avaient fait campagne pendant des années pour voir renversé.

« Regarder notre histoire en face, reconnaître la vérité, ne nous permettra pas de guérir toutes les blessures encore ouvertes, mais cela aidera à créer un chemin pour l’avenir », a déclaré le communiqué du bureau de Macron.

En tant que premier président français né à l’époque postcoloniale, Macron a franchi plusieurs étapes sans précédent pour faire face à la lutte brutale de la France pour conserver le contrôle de sa colonie nord-africaine, qui a obtenu son indépendance en 1962.

En 2018, il a admis que la France avait créé un «système» qui avait facilité la torture pendant la guerre et a reconnu que le mathématicien français Maurice Audin, militant communiste indépendantiste, avait également été assassiné à Alger.

En juillet de l’année dernière, il a chargé l’historien français Benjamin Stora d’évaluer la manière dont la France a géré son héritage colonial.

Le rapport de Stora en janvier faisait une série de recommandations, notamment la reconnaissance du meurtre de Boumendjel et la création d’une «commission mémoire et vérité» qui entendrait les témoignages de personnes qui ont souffert pendant la guerre.

Cependant, il n’a pas suggéré d’excuses officielles de l’État et Macron a déclaré qu’il n’y aurait «ni repentir ni excuses», mais plutôt «des actes symboliques» visant à promouvoir la réconciliation.

Aveux

Boumendjel était un avocat et intellectuel nationaliste francophone qui servait de lien entre le parti modéré UDMA et le Front de libération nationale (FLN), le mouvement de résistance clandestin.

Macron a salué son «humanisme» et son «courage» dans sa déclaration, ajoutant que Boumendjel avait été influencé par les valeurs des Lumières françaises dans sa lutte contre «l’injustice du système colonial».

En 2001, l’ancien chef des services de renseignement français à Alger, Paul Aussaresses, a publié un livre – Special Services 1955-1957 – dans lequel il décrit comment lui et son «escadron de la mort» ont torturé et tué des prisonniers, dont Boumendjel.

Aussaresses a écrit que le gouvernement, notamment le ministre de la Justice de l’époque, François Mitterrand, qui devint plus tard président, avait été informé et tolérait l’utilisation de la torture, des exécutions et des déplacements forcés.

Le mois dernier, la nièce de Boumendjel, Fadela Boumendjel-Chitour, a dénoncé ce qu’elle a appelé le mensonge «dévastateur» que l’Etat français avait raconté à propos de son oncle, qui n’avait jamais été officiellement corrigé.

Macron a également déclaré mardi qu’il continuerait d’ouvrir les archives nationales et a encouragé les historiens à poursuivre leurs recherches sur la guerre d’indépendance de l’Algérie, qui a vu des atrocités commises par toutes les parties.

Blessures profondes

Paris a dirigé l’Algérie pendant plus de 100 ans et la guerre d’indépendance de 1954 à 1962 a tué 1,5 million d’Algériens, laissant de profondes cicatrices et un débat toxique sur l’héritage de la colonisation.

Lors de sa campagne électorale de 2017, Macron a déclaré que l’occupation de l’Algérie était un «crime contre l’humanité» et a qualifié les actions françaises de «véritablement barbares».

Mais malgré ses efforts de sensibilisation, il a été critiqué pour avoir écarté les excuses de l’État, le gouvernement algérien qualifiant le dernier rapport de Stora de «non objectif» et «en deçà des attentes».

À droite et à l’extrême droite de la France, de nombreux politiciens s’opposent à la récupération du passé, le colonialisme français étant toujours défendu comme une entreprise «civilisatrice» qui a contribué au développement des territoires occupés.

Lors de son élection présidentielle en 2017, les propos de Macron sur l’Algérie ont été dénoncés par son rival de droite vaincu François Fillon comme «cette haine de notre histoire, ce repentir perpétuel».

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