Actuexpress.net Le 2021-03-25 16:40:20, Nouveau procès du journaliste algérien Khaled Dararni, symbole de la liberté de la presse
Publié le: 25/03/2021 – 16:40 Dernière mise à jour: 25/03/2021 – 16:38
Algérie (AFP)
Le journaliste algérien, Khaled Dararni, devenu un symbole de la lutte pour la liberté de la presse, et condamné à deux ans de prison, sera de nouveau jugé, après que la Cour suprême a accepté jeudi la demande de cassation de la peine. présenté par ses avocats.
Un de ses avocats, Abdul Ghani Badi, a déclaré à l’AFP: « La Cour suprême a annulé la décision. La demande de la défense de faire appel de la décision a été acceptée, donc Khaled Dararni sera rejugé ».
« J’espère qu’aucune pression ne sera exercée sur le pouvoir judiciaire pendant le nouveau procès, comme ce fut le cas dans le passé », a ajouté Badi.
Lors de son procès en septembre, l’Association des avocats de la défense de Dararni a dénoncé «les pressions (de la part de l’exécutif) sur les juges tombés sous influence».
Le journaliste indépendant de 40 ans emprisonné en mars 2020 a bénéficié le mois dernier d’une amnistie présidentielle qui comprenait des détenus du mouvement populaire de protestation. Depuis, il est en liberté temporaire.
« Nous nous attendions à accepter la demande de cassation, avec un nouveau procès prévu, même si, bien sûr, nous espérions que les charges seraient abandonnées », a déclaré Drarney à l’AFP.
« Nous espérons avec les avocats que le nouveau procès, dont la date sera définitivement fixée dans les mois à venir, corrigera les deux procès auxquels j’ai été soumis en première instance et en cour d’appel », a-t-il ajouté.
Le directeur du site d’information « Kasbah Tribune » et le correspondant de TV 5 Monde et Reporters sans frontières en Algérie ont été condamnés le 15 septembre à deux ans de prison ferme, valables pour « incitation au rassemblement non armé » et « atteinte à l’unité nationale. . «
Il s’agit d’une condamnation sévère sans précédent à l’encontre d’un journaliste, qui a suscité le mécontentement de ses collègues et a incité le lancement d’une campagne de soutien à son encontre hors des frontières algériennes.
Khaled Dararni a été arrêté à Alger le 7 mars 2020, alors qu’il couvrait une manifestation du mouvement de protestation qui a débuté en Algérie il y a deux ans.
Il a également été accusé d’avoir critiqué le système politique sur Facebook et publié une déclaration d’une coalition de partis politiques soutenant une grève générale, selon Reporters sans frontières.
Enfin, le ministère de la Communication l’a accusé de travailler avec un média étranger sans obtenir de licence, ce qui est une procédure administrative nécessaire en Algérie, mais le plus dangereux est son accusation d’être un « outsider » (espion) travaillant pour « des entités étrangères. « qui n’ont pas été identifiés.
– ‘Lutte mondiale’ –
Dararni a rejeté ces accusations, affirmant qu’il accomplissait «son travail de journaliste indépendant», a exercé son «droit à l’information» et a décidé de déposer une demande de discrimination «au nom de l’éthique», selon son avocat.
Son cas est devenu un symbole de la lutte pour la liberté de la presse et d’expression en Algérie, après une série de condamnations et un arsenal judiciaire restrictif de journalisme électronique et de sites de réseaux sociaux.
Dans une interview accordée à l’Agence France-Presse le 24 février, il a déclaré: « Je crois que la lutte pour la liberté de la presse est un quotidien et dans tous les pays du monde. Elle doit être une lutte mondiale et je suis prêt à la combattre. lutte en tant que journaliste algérien. »
Drareni était connu en Algérie à travers son travail de présentateur de nouvelles en langue française sur une chaîne privée, ainsi que pour son activité intense sur les sites de médias sociaux, en publiant directement des photos, des slogans et des déclarations de manifestants du mouvement.
Une fois libéré, il a repris son activité de journaliste pour le site Kasbah Tribune et le réseau français TV5 Monde.
Malgré la libération récente d’une quarantaine de prisonniers d’opinion après une grâce présidentielle, une trentaine de personnes sont toujours en prison en raison d’activités liées au mouvement et dans le cadre de leur liberté individuelle, selon le Comité national pour la libération des détenus.
L’Algérie est classée 146 (sur 180) au classement mondial de la liberté de la presse 2020 établi par Reporters sans frontières. Il a chuté de 27 places en cinq ans.
© 2021 AFP
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