Rédaction Le 2021-04-08 21:09:05, Un dessinateur algérien qui capte les tragédies de l’immigration clandestine dans une bande dessinée
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Tunis – AFP: « Comment réussir l’immigration clandestine » … un titre choquant dans le livre satirique du caricaturiste algérien Salim Zarrouki, mais selon l’auteur, « Ce qui est plus choquant, c’est l’amertume de la réalité. »
Et il a vivement critiqué, dans des ouvrages précédents, les préjugés des sociétés maghrébines, ainsi que les «Arabes» dans son livre intitulé «100% des pays, comment puis-je m’en débarrasser pour un monde meilleur».
De plus, dans ses dessins, il aborde la question du rapport à la religion, à l’amour et à la famille d’une manière différente et étrange.
Dans son deuxième livre illustré paru fin mars en France, Selim Zarrouki, 43 ans, dans son style sarcastique et acerbe, a abordé la question de l’immigration clandestine, inspirée d’événements réels.
Il dit: « Certaines personnes s’imaginent que j’ai tissé des histoires dures, mais la combinaison de l’humour et de vraies histoires rend les choses aussi sombres. »
Pour aider les lecteurs à faire la distinction entre la réalité et ses caricatures, l’artiste a ajouté à la fin du livre un code de réponse rapide qui les renvoie aux articles de presse et aux témoignages sur lesquels il s’est appuyé dans son travail.
Zerrouki retient ses larmes en se remémorant les témoignages de femmes immigrées lors d’interviews à la radio, et ne comprend pas le manque de réaction face aux atrocités commises en Libye.
Il dit: «C’est une tragédie qui prend de l’ampleur, mais comme c’est le cas avec Corona, c’est devenu normal et les décès sont devenus des chiffres. Il doit y avoir un choc ».
Depuis le meurtre de l’enfant syrien Alan Kurdi, dont le corps a été retrouvé sur les rives de la Turquie en 2015 a choqué le monde entier, plus de 20000 personnes sont mortes en traversant la Méditerranée, selon les statistiques des Nations Unies. Des milliers d’autres vivent dans l’enfer des conditions en Libye.
Dans le domaine de « chaque famille a un frère, un oncle ou un voisin qui a immigré illégalement de chez eux », Zarrouki estime que sa « mission » est d’aborder les aspects de ces voyages inhumains en Europe.
La couverture du livre montre l’absurdité des options adoptées par les Européens, car elle dépeint un migrant qui se noie parce qu’il n’a pas l’argent pour acheter des bouées de sauvetage financées par l’Union européenne.
Le peintre algérien estime que « beaucoup d’Européens ne croient pas que les politiques adoptées par leurs pays conduisent à de grandes souffrances » à la lumière des nombreuses tragédies qui affectent ces migrants, notamment des cas de viols, d’enlèvements, de torture et de meurtres.
Les garde-côtes libyens, avec le soutien financier de l’Union européenne, ont intercepté des milliers de migrants par mer et les ont renvoyés en Libye, alors que les Nations unies et les organisations de défense des droits de l’homme dénoncent les conditions de leur arrestation et la manière de leur traitement.
L’artiste critique vivement ce qu’il considère comme une hypocrisie des pays du Maghreb dans cette crise, à travers un dessin montrant un gouvernement organisant des opérations d’immigration illégale pour remplir sa trésorerie de ressources financières.
« Les immigrants sont le fruit de la politique nationale, de la perturbation de l’État et de la corruption », a-t-il ajouté.
Razrouki n’hésite pas à aborder toutes les problématiques, quelle que soit leur sensibilité ou leur force.
Le peintre algérien, qui vit en Tunisie depuis dix ans, entre 2011 et 2013, a publié un blog sur une figure salafiste en colère nommée Yahya Boulehia qui «publie une fatwa tous les jours», tout cela est bizarre.
Razrouki espère que son prochain livre portera sur l’Algérie, où il a été témoin et vécu les années de violence dans les années 1990, ou ce qu’on a appelé la «décennie noire». Il a publié des caricatures sur les réseaux sociaux montrant le mouvement politique dans son pays, qui a débuté en 2019.
Certains manifestants impriment ces caricatures sur leurs chemises pendant les manifestations. «Encore une fois, je vais m’appuyer à nouveau sur une histoire vraie dans le quartier dans lequel j’ai grandi dans la capitale, Alger», explique-t-il.
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