Rédaction Le 2021-02-10 09:00:00, RDC : les forêts du bassin du Congo menacées par 19 blocs pétroliers
Greenpeace Afrique dénonce l’annonce faite, le 28 janvier, par le ministre congolais des Hydrocarbures de la RD. « La revue du patrimoine pétrolier et gazier de la RDC nous a permis de sélectionner un total de 19 blocs pétroliers qui feront prochainement l’objet d’appels d’offres. Ces blocs se répartissent comme suit : neuf blocs dans le bassin sédimentaire du bassin central, trois dans le bassin côtier On Shore, quatre dans le Graben Tanganyika, trois dans le lac Kivu », explique Rubens Mikindo. Selon le ministre, les fonds récoltés lors de la vente aux enchères sont destinés au développement des peuples côtiers et de plusieurs autres régions du pays.
Cette annonce est une pilule amère pour Greenpeace. L’ONG internationale de protection de la nature affirme que les 19 blocs pétroliers n’amélioreront pas le quotidien de la population locale. « Au contraire, ils vont les mettre en danger et détruire la biodiversité au profit d’un petit groupe de kleptocrates », déplore Greenpeace Afrique. Les blocs pétroliers en question sont tous situés dans le bassin congolais. Aussi connu sous le nom de Bassin Central, il s’agit d’une immense plaine de tourbière d’environ 1 000 000 km2 située au milieu de la forêt du Bassin du Congo.
La RDC concentre 69,1% de la déforestation dans le bassin du Congo.
Selon Greenpeace, l’octroi de 19 titres pétroliers dans le bassin central aggraverait encore la déforestation dans le bassin du Congo. En février 2019, des chercheurs du Département des sciences géographiques de l’Université du Maryland aux États-Unis ont publié une étude indiquant qu’au rythme actuel de destruction, les forêts naturelles de la RDC pourraient disparaître d’ici 2100. La même étude indique qu’entre 2000 et 2014, la superficie de forêt perdue dans l’ensemble du bassin du Congo est de l’ordre de 16,6 millions d’hectares (ha). La RDC se taille la part du lion, avec 69,1% de cette superficie, suivie du Cameroun (9,9%).
Le projet d’attribution de 19 blocs pétroliers dans le bassin congolais est également en totale contradiction avec l’engagement pris par le président congolais lors de l’édition 2021 du Sommet One Planet. Le président Félix Tshisekedi s’est érigé en grand défenseur de l’environnement, exprimant l’engagement de son pays à contribuer à l’atteinte de l’objectif de 30% de l’ONU. Cela signifie convertir 30% des terres du monde en zones protégées.
Boris Ngounou
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