Actuexpress.net Le 2021-05-15 20:29:00, des milliers de manifestants ont défilé en Europe et en Tunisie – Libération
C’est sans doute la plus grande manifestation du jour. Au Royaume-Uni, des milliers de personnes se sont rassemblées à Marble Arch, à côté de Hyde Park, d’où ils se sont dirigés vers l’ambassade d’Israël, brandissant des drapeaux palestiniens et des pancartes demandant de «Libérer» les Territoires palestiniens. Selon les organisateurs, parmi lesquels la coalition Stop the War, l’association musulmane du Royaume-Uni et la Campagne pour le désarmement nucléaire, la manifestation a rassemblé 150 000 personnes. La police n’a toutefois pas confirmé ce chiffre.
En Allemagne, des manifestations, réunissant des milliers de personnes, ont été organisés à Berlin et dans plusieurs autres villes du pays comme à Cologne, Leipzig ou encore Hambourg. Au total, ce sont trois rassemblements qui avaient été autorisés dans la capitale allemande. Deux d’entre eux se déroulent dans le quartier populaire de Neukölln, dans le sud de la ville. Plus de 3 500 personnes étaient présentes, selon la police. Les autorités ont ordonné au bout d’une demi-heure la dispersion du rassemblement, en raison du «Non-respect des mesures» de distanciation sociale contre la pandémie de Covid-19. Selon les autorités, la manifestation a donné lieu à des «Agressions contre les forces de l’ordre» et des arrestations. Des projectiles, dont des pancartes, des bouteilles, ont notamment été lancés sur les policiers, a évalué une journaliste de l’AFP.
Plus tôt dans l’après-midi, une première manifestation d’une centaine de personnes s’est déroulée dans le calme, selon les médias allemands. Un troisième rassemblement a eu lieu dans le quartier de Kreuzberg, rassemblant plusieurs centaines de personnes. A Francfort, un rassemblement pro-palestinien et une manifestation en faveur d’Israël se tenaient simultanément à quelques mètres de distance, séparés par un cordon policier.
En Espagne, environ 2 500 personnes ont défilé dans le calme dans le centre de la capitale madrilène. «Le silence des uns est la souffrance des autres», «Jérusalem capitale éternelle de Palestine», pouvait-on lire sur les banderoles et pancartes brandies par les manifestants, parmi lesquels un grand nombre de jeunes femmes. «Ce n’est pas une guerre, c’est un génocide!», ont-ils scandé en remontant de la gare d’Atocha à la place de Sol.
A Varsovie, environ 300 personnes, principalement des Palestiniens établis en Pologne, ont manifesté devant l’ambassade d’Israël. Drapeaux palestiniens à la main, ils ont brandi des pancartes «Stop à l’holocauste des Palestiniens» ou «Jérusalem, la capitale de la Palestine», et crié des slogans en faveur de la «Palestine libre».
Des rassemblements nombreux en Tunisie
Des rassemblements ont également eu lieu en Tunisie, où des manifestants sont descendus dans les rues de Tunis et de plusieurs villes tunisiennes, comme Sfax et Monastir, pour réclamer l’intervention de la communauté internationale afin d’arrêter les « crimes » des forces israéliennes. Des centaines de manifestants drapés dans des drapeaux palestiniens se sont rassemblés dans le centre de la capitale Tunis, avant de défiler sur l’avenue emblématique Habib Bourguiba, sous une surveillance policière.
Les autorités tunisiennes avaient condamné une «Agression contre les territoires palestiniens» menée par Israël et appelé la communauté internationale à «Assumer ses responsabilités». Le pays, qui siège actuellement au Conseil de sécurité de l’ONU, avait présenté un projet de déclaration réclamant «à Israël d’arrêter les activités de colonisation, de démolitions et d’expulsions» des Palestiniens. Cette déclaration n’a pas été adoptée par le Conseil, réuni en urgence cette semaine, en raison de l’opposition des Etats-Unis.
A Paris, les manifestants étaient présents malgré l’interdiction
En France, des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes, y compris Paris où les manifestations avaient été interdites par la préfecture de police mise en avant le précédent de 2014, lorsqu’une marche pro-palestinienne avait dégénéré en violences urbaines. Les policiers ont appliqué dans la capitale les consignes de «Dispersion systématique et immédiate» dès que des manifestants tentaient de se regrouper, en utilisant des canons à eau et gaz lacrymogènes. Malgré quelques tensions, la manifestation a surtout tourné à la confusion. «La France est le seul pays démocratique à interdire ces manifestations», ont protesté les avocats de l’Association des Palestiniens en Ile-de-France.
A Marseille, environ 1 500 personnes, selon la police, ont établi leur solidarité avec les Palestiniens. Massés sous des drapeaux palestiniens à côté de la mairie, parés pour beaucoup du traditionnel keffieh à carreaux noirs symbole de la cause palestinienne, les manifestants ont crié des slogans hostiles à Israël et dénoncé la passivité de la France et des pays occidentaux face «Aux massacres de civils palestiniens», a établi un journaliste de l’AFP. Ils ont essayé de défiler sur le Vieux-Port avant d’être bloqués par la police.
Au total, environ 22 000 personnes ont pris part à des manifestations propalestiniennes en France, selon le décompte samedi soir du ministère de l’Intérieur. Des rassemblements importants ont notamment eu lieu à Strasbourg (4 000 manifestants), Lyon et Nantes (1 000). Sur la journée, les forces de l’ordre ont arrêté 51 personnes, dont 44 à Paris. Il y a eu deux «blessés légers» chez les forces de l’ordre: un agent du BAC à Nice et un gendarme mobile à Paris.
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