Rédaction Le 2021-05-15 16:01:59, des potagers de la mer «uniques au monde»
Pommes de terre, laitues et oignons poussent sur des parcelles sableuses de bord de mer: dans une bourgade du nord de la Tunisie, des agriculteurs s’efforcent de préserver une technique ancestrale mais délicate d’irrigation pour faire face à augmenter des pénuries d’eau. «Ce n’est pas une terre qu’on cultive pour le profit, mais pour l’art et le plaisir», clame Ali Garci, un instituteur à la retraite de 61 ans, qui exploite un hectare de terrain hérité de sa famille, à Ghar el Melh, village de pêcheurs situé à une soixantaine de kilomètres de Tunis.
Les «ramlis», ces parcelles sablonneuses créées au XVIIe siècle par la diaspora andalouse pour palier le manque de terres cultivées et d’eau douce, nourrissent plus que jamais les habitants de la bourgade. Et ces cultures sur sable, qui s’étendent sur environ 200 hectares, ont été inscrits l’an dernier au patrimoine agricole mondial de la FAO (Organisation onusienne pour l’alimentation et l’agriculture) qui les considère comme «uniques au monde» . Une façon d’encourager les quelque 300 agriculteurs à prendre soin de ce patrimoine menacé, alors que peu de jeunes sont prêts à prendre la relève.
L’eau douce remonte, poussée par les marées
Entre mer et falaises, la côte méditerranéenne de Ghar el Melh est bordée de lagunes d’eau salée. L’eau de pluie ruisselle des collines vers les terrains sablonneux entourant les lagunes, où elle reste piégée au dessus d’une couche d’eau salée. Les légumes plantés là plongent leurs racines jusqu’à cette fine couche d’eau douce, qui remonte dans le sable deux fois par jour, poussée par les marées. «C’est comme si la mer allaitait ses petits», explique Abdelkarim Gabarou qui pratique la culture sur sable depuis 46 ans.
Cette technique d’irrigation traditionnelle, la culture sur sable, permet d’endiguer la sécheresse. © Fethi Belaid, AFP © Fethi Belaid, AFP
Pour les préserver du vent et de l’érosion, les parcelles sont protégées par des canisses, et font au maximum quatre …
> Lire la suite sur Futura
À lire aussi sur Futura
Comments
Loading…