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En Tunisie, des députés surgissent à l’aéroport pour aider des fichés S à voyager

En Tunisie, des députés surgissent à l'aéroport pour aider des fichés S à voyager

Actuexpress Le 2021-03-17 20:14:12, En Tunisie, des députés surgissent à l’aéroport pour aider des fichés S à voyager

Lundi 15 mars, les députés du parti populiste et islamiste Ennahda ont semé le trouble dans l’aéroport de la capitale. Ils protestaient contre l’interdiction faite à une femme suspectée de terrorisme de se rendre en Turquie, en vertu d’une procédure contestée, tant par ce parti, que par les organisations des droits de l’homme. L’incident relance le débat sur ces fichés S.

Le lundi 15 mars au soir, les Tunisiens ont pu assister, grâce à des vidéos diffusées en direct sur Facebook, à une agitation inédite au sein de l’aéroport de Tunis-Carthage. Des députés d’Al-Karama, proches du parti islamiste Ennahdha, ont investi le hall pour protester contre le fait qu’une femme venait de se voir interdire de prendre l’avion pour la Turquie, rapporte Actualité économique. La démonstration de force a dégénéré en une confrontation violente avec la police. L’affaire a fait ressurgir la polémique autour des fichés S, du nom de la procédure S17, qui permet à la police de restreindre les déplacements d’individus soupçonnés de terrorisme sans même l’autorisation d’un juge.

Face à l’ampleur qu’a pris l’incident, Hichem Mechichi, le chef du gouvernement et ministre de l’Intérieur par intérim, a été contraint de se déplacer sur les lieux pour afficher son soutien à la police des frontières, explique le placer Kapitalis. Le chef du gouvernement a annoncé dans la faute qu’une plainte était déposée contre les députés qui avaient agressé les agents de police à l’aéroport de Tunis-Carthage: «L’immunité parlementaire ne doit pas se transformer en violation de la loi, peu importe qui en est l’auteur. Personne n’est au-dessus de la loi », at-il martelé.

«Un monstre qui échappe à son créateur»

La question des fichés S inquiète les organisations des droits de l’homme depuis plusieurs années. En juillet 2020, le site d’investigation Inkyfada publiait une enquête éloquente et qualifiait la fiche S de «monstre» qui échappait à son créateur.

Les témoignages se sont révélés que la fiche S, supposée être préventive contre des personnes soupçonnées de terrorisme, est devenue de plus en plus arbitraire. Dans la mesure où les fichés S ne sont pas avertis de leur statut, leur nombre est difficile à estimer. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, près de «100 000 individus sur une population de 12 millions d’habitants», relaie Inkyfada, seraient concernés par les procédures de restriction des déplacements. Néanmoins, les autorités affirment que ce chiffre est trompeur, car ces restrictions ne sont pas obligatoires liées aux soupçons de terrorisme. Quoi qu’il en soit, le nombre de procédures lancées a bondi depuis les attentats de 2015.

Plus prudent sur la question, le site Webdo reconnaît qu’il faudra trouver le bon équilibre entre l’impératif de protection de la sécurité intérieure et la liberté de circulation garantie par la Constitution tunisienne.

Malik Ben Salem

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