Actuexpress Le 2021-04-23 21:16:12, l’assaillant Jamel G., un tunisien radicalisé pendant le confinement
Ce ressortissant tunisien de 36 ans est arrivé en France en 2009 avait bénéficié en 2019 d’une autorisation exceptionnelle de séjour salarié, puis d’une carte de séjour en décembre 2020.
Qui est l’auteur de l’attaque perpétrée dans un commissariat de Rambouillet ce vendredi? Peu après 14 heures, un homme s’en est pris à un fonctionnaire administratif de l’hôtel de police de la commune des Yvelines, lui assénant deux coups de couteau mortels à la gorge avant d’être abattu par un brigadier présent sur la scène du crime.
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Jamel G., selon les papiers d’identité retrouvés sur lui, était un ressortissant tunisien de 36 ans. Originaire de la région de Sousse, dans l’est de la Tunisie, il était arrivé en France en 2009 et avait bénéficié en 2019 d’une autorisation exceptionnelle de séjour salarié, puis d’une carte de séjour en décembre 2020, valable jusqu’à en décembre 2021, selon le Parquet national antiterroriste (Pnat).
Selon une source proche de l’enquête, ce chauffeur-livreur de profession vivait depuis quelques années dans une maison excentrée de Rambouillet. D’après un proche de sa famille en Tunisie interrogé par l’AFP, il habitait chez sa tante et avait au moins deux frères, dont un jumeau. L’homme avait résidé auparavant à Thiais, dans le Val-de-Marne. L’un de ses anciens voisins, interrogé par l’AFP, qui l’a connu à cette adresse deux mois en 2017, se souvient d’un homme «musulman» mais «pas pratiquant», vivant et seul travaillant dans le bâtiment. Il était inconnu des services de police et de renseignements, comme confirmé plusieurs sources policières à l’AFP.
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Un changement à partir d’avril 2020
Sur sa page Facebook, le trentenaire, aux cheveux plutôt courts comme sa barbe, écrit être originaire de M’saken, ville de 60.000 habitants sur la côte est de la Tunisie. Pendant plusieurs années, ses messages publics sont consacrés en nombre à la dénonciation de l’islamophobie ou des propositions de différents polémistes.
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Mais à partir d’avril 2020, au moment du confinement, il ne publie plus que de pieuses prières et des versets coraniques. Le 24 octobre, huit jours après l’assassinat du professeur de collège Samuel Paty par un islamiste, il avait changé sa photo de profil et rejoint une campagne intitulée: «Respectez Mohamed prophète de Dieu». Les enquêteurs sont en train d’analyser tous ses supports numériques (téléphones, ordinateurs …). Ils recherchent également à déterminer si Jamel G. a bénéficié d’un soutien, matériel ou idéologique.
Le parquet antiterroriste saisi
Au moment de l’attaque, l’assaillant aurait crié «Allah Akbar» avant de poignarder mortellement le fonctionnaire de police. Cet élément ainsi que «des éléments de repérages», la qualité de la victime – un fonctionnaire de police, conformément aux mots d’ordre récurrents du groupe djihadiste État islamique (EI), ont conduit le parquet antiterroriste à se saisir de l’enquête après «une évaluation (…) par la Sous-direction antiterroriste (Sdat)», a justifié le procureur national antiterroriste, Jean-François Ricard. Le mode opératoire, une attaque à l’arme blanche, a également motivé cette saisine. L’enquête a été confiée conjointement à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
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