Actuexpress Le 2021-03-17 21:48:18, Le système bancaire révèle le caché … Seules 20 familles contrôlent l’économie tunisienne
Entre les tendances de l’État et l’influence des familles dominantes, le système bancaire tunisien n’aide pas à faire progresser l’économie et à soutenir la concurrence, il perpétue plutôt un état de fermeture que la révolution n’a pas pu changer ses règles.
Dans un reportage de son correspondant tunisien Bonoit Delma, le journal français « le point » met en lumière les complexités de la scène bancaire en Tunisie et comment elle contribue à la complexité de la scène économique qui s’est aggravée avec la crise Corona.
L’auteur cite un expert des affaires tunisiennes disant que le pays souffre de « corruption et de régionalisation », car il fait face à un véritable défi pour certaines institutions internationales qui approuvent chaque année les prêts, les subventions et l’assistance technique.
Selon l’auteur, seules 20 familles dominent les articulations de l’économie tunisienne, à la lumière des lois et règlements qui institutionnalisent la culture du monopole, et bien que la Tunisie ait connu une révolution qui a renversé le régime du président Ben Ali en janvier 2011, le pays l’a fait pas assister à une révolution économique, et la situation est restée telle qu’elle a été au cours des dernières années.
Le contrôle effectif du système bancaire reste entre les mains des familles dominantes qui échangent des bénéfices (Reuters)
Le système bancaire est une affaire de famille
Il y a 23 banques en Tunisie, ce qui est un grand nombre dans un pays d’environ 11 millions d’habitants.L’Etat contrôle une grande partie du capital de ces institutions, en plus d’un nombre limité de familles influentes.
Par exemple, la famille « Ben Yidder » détient 61% de la Banque Aman, contre 5,46% pour la société « Al-Harshani Finance ». Le Groupe Al-Mabrouk détient 39% du capital de Tunis International Arab Bank, contre 7 % pour la société Al-Harshani, qui détient également 12% du capital de la Banque du logement.
Si l’État tunisien détient la part du lion dans un certain nombre d’institutions bancaires (71% du capital de la banque tunisienne et 58% du capital de la Banque du logement), le contrôle effectif du système bancaire reste – selon l’auteur – entre les mains de la les familles dominantes qui échangent des revenus et des prêts et contrôlent les articulations de l’économie, tandis que l’État accorde des prêts principalement aux institutions publiques, ce qui n’aide pas beaucoup à faire progresser l’économie.
L’auteur estime que le capitalisme tunisien est un mélange d’hommes d’affaires audacieux et à hauts revenus qui s’efforcent d’endiguer toute forme de concurrence économique. Sous le règne d’Habib Bourguiba, une génération de pionniers a émergé qui ont œuvré à la construction de l’économie tunisienne, mais peu à peu les familles ont pu étendre leur influence et contrôler la scène.
Le meilleur exemple en est ce à quoi la Banque arabe internationale de Tunis a été témoin, car la banque a été fondée par Habib Bourguiba, fils de l’ancien président Habib Bourguiba, et de l’ancien ministre du Plan et des Finances, Mansour Moali. Ben Ali et Al-Mabrouk La famille a réussi à contrôler la Banque arabe internationale de Tunis et a atteint son apogée après que Marwan Al-Mabrouk soit devenu le gendre de Ben Ali.
Débarrassez-vous des concurrents
L’essence d’une économie fermée est basée sur l’élimination des concurrents, et en Tunisie si vous n’appartenez pas à l’une des familles qui dominent l’économie, la solution est souvent de voyager en Europe ou au Canada afin de mettre en œuvre votre projet, et ceux qui peuvent se permettre de voyager à Paris et d’étudier dans ses universités haut de gamme peuvent obtenir de très bons emplois en France plus tard.
Le grand nombre de banques en Tunisie n’est pas la preuve du développement de l’économie et de l’ouverture à la concurrence, et c’est ce que réalisent tous ceux qui traitent avec ces institutions, car le système bancaire est considéré comme un système familial fermé et est un facteur qui entrave la liberté concurrence économique.
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